La première Biographie UNITaire en 4'357'819 Volumes

Les décombres du palais de Krakensvil étaient encore fumantes lorsque les Hordes Noires arrivèrent sur les lieux. Tout ce qu'ils pouvaient voir des restes des corps calcinés de leurs victimes ne ressemblait guère plus à des corps humains.

Soudain, un morceaux de ce qui fut apparemment un mur se souleva, laissant apparaître une petite silhouette emmitouflée dans une vaste cape noire. Le jeune garçon, visiblement le fils du Seigneur von Grolescu, fit quelques pas dans la direction des troupes d'élites de son oncle, le Seigneur Paramandar, avant que ses jambes décident de ne plus le porter.

Le capitaine des Hordes Noires, Erbon, se pencha sur lui, l'examina et lui dit:

-Malheureusement pour toi, tu n'es pas mort, et de plus, tu nous as vu. Je ne peux pas risquer de laisser un témoin, encore moins quelqu'un comme toi, en vie. Tu es le dernier obstacle à la prise de pouvoir de ton oncle. Une fois mort, plus rien ne l'empêchera d'accéder au Trône de Kashyyyk.

Sire Kiki, car tel était son nom, sentit sa rage monter en lui, telle la sève dans le tronc des arbres. Il tenta de la canaliser, puis, parvint à repousser le capitaine Erbon et à se relever.

Ainsi, debout sur ses petites jambes, il fixa les gardes avec toute la haine qu'il pouvait éprouver. Soudain, l'un d'entre eux, sur ordre de son capitaine, se rua sur lui, la rapière à la main. Le jeune Seigneur de Krakensvil, car tel était désormais son titre, focalisa toute sa colère sur ce dernier.

Lorsque le soldat frappa, de toute sa fureur, sa lame sembla rebondir sur une barrière invisible et parti dans les airs. Elle s'arrêta soudain, et repartit en ligne droite vers son propriétaire pour se planter droit dans son crâne. Le soldat s'écroula aux pieds de ses compagnons aux regards livides. Sire Kiki, sentant la puissance destructrice qui coulait en lui, écarta lentement les bras devant le reste des Hordes Noires de son oncle, assassin de sa famille. Les gardes continuaient de le fixer, paralysés par la peur, lorsqu'il ramena ses mains devant lui et les frappa l'une contre l'autre. A cet instant, les soldats furent comme pris dans un étau qui les broya comme des tubes de moutarde. Leurs têtes et leurs organes explosèrent, éclaboussant tout sur un rayon de dix mètres.

Epuisé, le jeune noble se dirigea vers la forêt maudite jouxtant les terres de Krakensvil et s'enfonça dans la pénombre des arbres. En ce lieu, au moins, personne ne viendrait le chercher, et il pourrait se préparer à faire face à son oncle.

Au bout de plusieurs heures de marche forcée dans les bois déserts de toute vie, Sire Kiki atteignit une étrange clairière au centre de laquelle béait un cratère fumant. Le Seigneur de Krakensvil s'approcha d'un air méfiant du trou. Il y aperçut une épave de vaisseau spatial ayant la forme d'un oeuf, chose fort surprenante, ce type de moyen de transport étant encore plus qu'onéreux en ces temps difficiles où les voyages intersidéraux étaient encore bien rares et exceptionnels. Soudain, l'oeuf volant, ou plutôt ce qu'il en restait, s'ouvrit, laissant apparaître un être de dimension fort menue, recouvert de poils roses. La créature toisa le jeune homme du regard avant de déclarer:

- My name is Lilla, can you help me ?

Notre infortuné héros, dans son état, avait effacé de son esprit tout trace de sympathie et se contenta de regarder son mystérieux interlocuteur avec dédain, puis il passa son chemin, après avoir broyé le reste de la navette par la force de sa pensée.

Son périple dura encore plusieurs semaines, puis il atteignit enfin son but, le temple secret des Siths, dernier refuge de ses êtres aujourd'hui presque disparus. En fait, nul n'en avait vu depuis 10'000 ans, on supposait donc que ces derniers s'étaient éteints. Mais Sire Kiki, croyant aux vieilles légendes, savait que le temple existait bel et bien, et qu'il renfermait certainement des secrets du savoir Sith qu'il avait désormais l'intention de maîtriser.

Le jeune noble s'installa dans la pièce la plus reculée, la mieux cachée, des cantonnements avant de partir à la chasse. Il revint deux heures plus tard avec suffisamment de gibier pour la semaine entière. Après son repas, il s'emmitoufla dans les lambeaux de couvertures qu'il s'était choisi comme couverture, songeant aux merveilles qu'il découvrirait le lendemain en fouillant dans le vieux sanctuaire.

Aux premières lueurs du troisième soleil de Kashyyyk, le jeune Seigneur de Krakensvil avait déjà exploré une grande partie du domaine, sans rien trouver d'intéressant, mais il ne se laissa pas décourager pour autant, et, au matin du cinquième jour de fouille, il fit une découverte qui allait changer le cours de son existence, la Bibliothèque du Savoir Caché des Siths.

Les années passèrent, puis les décennies, et Sire Kiki restait plongé dans ses études des mystères de la Force, tout en ayant renoncé depuis longtemps à son ancien titre, hérité de son père. Certes, il avait l'intention de se venger un jour, mais il attendrait de maîtriser ses pouvoirs avec une aisance jamais atteinte jusqu'ici.

Au fil du temps, il avait réussi à contrôler tellements de domaines qu'il donnait l'impression d'avoir toujours vingts ans, alors que près de cinquante années s'étaient écoulées depuis son arrivée dans le Sanctuaire des Siths. C'est à ce moment qu'il commença à se rendre compte qu'il avait déjà acquis plus de connaissances de la Force que n'importe quel autre Seigneur Sith. Mais il continuait à apprendre plus chaque jour et parvint même à accomplir certains exploits, jusque-là relégués au statut de légendes des temps reculés où certains Seigneurs auraient atteint des niveaux de connaissances réputés inatteignables. C'est ainsi qu'il lut un jour un manuscrit mentionnant un certain Dark Sneeder ayant déclaré que "la Force possède, comme toute chose, une dimension temporelle. Ainsi, il est possible, si invraissemblable que cela puisse paraître, qu'un Seigneur Sith, maîtrisant la Force comme si chaque action était aussi simple que le fait de respirer, puisse un jour réussir l'exploit du voyage temporel."

Et deux cents ans s'écoulèrent ainsi pour le Seigneur Sith qui étudia jusqu'à être certain de ne plus pouvoir rien apprendre sur place. Il avait désormais compris que seuls quelques siècles d'expériences supplémentaires lui permettraient de percer le mystère du voyage dans le temps, lui permettant ainsi de revenir au couronnement de son oncle et de prendre sa place sur le Trône de Kashyyyk, non pas en tant que Seigneur de Krakensvil, mais en tant que Sire Kiki, maître absolu. De toute manière, avec les pouvoirs que ce dernier possédait, nul ne pourrait se mettre sur son chemin, si ce n'est le temps de maîtriser le Temps.

Lorsqu'il quitta le Sanctuaire, Sire Kiki revit cette étrange petite boule de poils roses qu'il avait croisé peu de temps avant son arrivée sur le lieu sacré. Ce dernier ne semblait pas avoir pris une ride non plus. Ne voulant pas avoir besoin de lui parler, il utilisa ses pouvoirs pour le projeter quelques centaines de kilomètres plus loin au moment ou la créature le vit. Il ne pouvait y avoir de doute, Lilla avait compris qui était responsable de son envol, et de son atterissage, qui du être relativement douloureux. Puis, il pris la direction de la face cachée de Kashyyyk où se trouvait, soit disant, le palais des dieux de la planète. Et il avait envie de mesurer les pouvoirs des dieux, peut-être pourraient-ils lui apprendre à maîtriser le Temps. Sire Kiki empoigna son baluchon, le jeta par-dessus son épaule et entamma son pèlerinage vers la face cachée.

Le voyage fut long et pénible, car aucune route ne menait à la face cachée, et plus il s'en approchait, plus les rares créatures qu'il croisait étaient sauvages, aggressives et moins rares.

Un jour, après de longs mois de marche, Sire Kiki arriva au commencement d'un immense désert de roche calcinée. Il comprit alors qu'il avait enfin atteint son premeir objectif, atteindre ce lieu où nul n'osait jamais s'aventurer. Sa détermination plus grande en ce jour le poussa à reprendre la route sur le champ, malgré le manque de sommeil et la faim qui lui tiraillait l'estomac depuis déjà une semaine. Ses espoirs de trouver du gibier ou un quelconque autre aliment se dissipèrent vite car aucune créature, si ce n'est un dieu, n'aurait pu s'adapter à un tel désert. Sire Kiki se résolut donc à jeûner et marcher, sans s'arrêter, de peur que la fatigue de ses jambes ne lui permette plus de se remettre en route après une halte.

Durant une semaine, son estomac vide et ces membres épuisés le tourmentèrent. Il n'arrivait plus à réaliser si il rêvait, était en plein délire après une soirée beaucoup trop arrosée ou tout simplement mort, son âme errant dans les limbes. Puis, aux premières lueurs de la lune du premier jour de sa deuième semaine de marche, il avait réussit, grâce à sa volonté de continuer et à sa maîtrise de la Force, il réalisa qu'il était parvenu à se débarrasser du problème de la faim, et par la suite, de la fatigue, car il était désormais capable de puiser directement dans l'énergie de ce qui l'entourait, autant la roche que la lune. Il était désormais au-dessus de la faim, il ne connaîtrait plus le tourment de l'estomac criant famine, ni le total épuisement, il n'aurait plus jamais soif non plus, ce qui ne l'empêcherait pas pour autant de prendre plaisir à se restaurer ou à dormir lorsque l'envie l'en prendrait.

Un jour où Sire Kiki était parvenu à se dénicher un serpent pour le plaisir de manger, ce qu'il n'avait pas fait depuis cinq semaines, ce dernier décida de faire une petite sieste par la même occasion, afin de digérer son repas. Il s'installa donc à son aise dans le creux d'un rocher en forme de cacahuète et ferma les yeux pour se plonger dans un merveilleux rêve. Il se voyait, levant son épée avant de frapper Paramandar, son oncle adoré, et de lui trancher la tête après avoir massacré femme et enfants sous ses yeux. Quelle ne fût pas sa surprise lorsqu'il refit surface après son voyage au royaume d'Orphée et qu'il aperçut des lances pointant à moins d'un demi-centimètre de sa gorge. Et il le fut encore plus au moment où son regard avait fini de remonter le long des armes hostiles et qu'il vit les êtres qui le tenait en respect. Ces derniers avaient la peau aussi blanche que celle d'un cadavre ainsi qu'un air troublé dans les regards méfiants qu'ils lui lançaient.

Les créatures lui donnèrent de quoi se nourrir et se déshydrater, puis lui firent comprendre, sans la moindre parole, qu'il devait les suivres.

Sire Kiki leur emboîta donc le pas pour une promenade dont il se souviendrait longtemps. Le désert dans lequel il s'était engagé depuis des semaines ne semblait pas avoir de fin. La roche s'étendait à perte de vue dans toutes les directions, sans la moindre variation de paysage.

La nuit, le groupe insolite se rassemblait en cercle autour d'un feu, allumé avec des silex et du vieux papier. Mais d'où pouvaient-ils donc provenir ? Le mystère demeurait pour le Seigneur Noir des Siths, car ces étranges gardes du corps ne communiquaient ni par la parole, ni par la pensée, comme si ils effectuaient tous leurs gestes aussi instinctivement qu'ils respiraient. Une chose était sûre, ils se méfiaient de lui et postaient, 24 clicks sur 24, des gardes pour surveiller l'étranger à la cape noire.

Au bout de ce qui lui sembla être environ six semaines depuis sa rencontre avec le groupe fantomatique, Sire Kiki aperçut au loin une cité de cristal. Il n'en était pas certain, car depuis la première apparition de la ville, deux jours s'étaient écoulés sans que cette dernière ne semble se rapprocher du groupe de voyageurs. La folie était-elle en train de le gagner ? Telle est la question qu'il se posait régulièrement durant ces deux jours de marche silencieux. Enfin, le troisième jour, il fut au coeur de la cité éblouissante.

Pour être plus précis, le soir du deuxième jour, l'expédition s'arrêta, comme à son habitude, à la tombée de la nuit pour établir le campement. Sire Kiki s'était allongé, ignorant avec grande classe ses gardiens. Il ne tarda pas à s'endormir, mais son réveil lui confirma sa pensée. Il avait fini par plonger dans la folie. Puis le sentiment de démence s'estompant peu à peu, il comprit que c'était la cité elle-même qui s'était déplacée durant la nuit. Il en eut la confirmation en voyant à ses pieds les restes du foyer allumé la veille par ses compagnons de route.

Il sentit alors la pointe de la lance de l'un de ces gardiens, lui intimant de suivre la créature albinos devant lui. Sire Kiki ne se le fit pas dire deux fois, il avait besoin de rencontrer quelqu'un d'un peu plus communicatif si il voulait avoir quelques éclaircissements.

Les bâtiments étaient tous semblables, creusés directement dans de monstrueux blocs de cristal, atteignants parfois les 20 coudées* de côté et 40 de haut, et non assemblé de plaques de cristal. Cependant, chaque habitation, chaque commerce, avait son propre coup de burin, sa propre identité artistique. Ce qui exaspéra beaucoup le Seigneur Noir des Siths qui haïssait toute forme d'art n'étant pas en rapport avec la mort, la destruction et la souffrance. Mais il vallait mieux être prudent, et donc, il prit un air ébahis devant les constructions.

Enfin, il arriva devant ce qui ressemblait à un palais de cristal. Il semblait évident que c'était là que ces mystérieux guides le conduisait. Ils le firent entrer et l'amenèrent devant une porte d'un hauteur impressionante. Celle-ci s'ouvrit alors dans un fracas de glace brisée.